La Méditerranée à Sète plus chaude que la mer des Caraïbes en Guadeloupe - Météo Thau

La méditerranée en surchauffe en ce début d'été

Article du 30/06/2025 à 13h00

La Méditerranée en surchauffe : à Sète, la mer est plus chaude que dans les Caraïbes !

SÈTE, HÉRAULT – La mer Méditerranée connaît une vague de chaleur d’une intensité exceptionnelle en ce début d’été. En ce lundi 30 juin 2025, les températures de l’eau au large des côtes sétoises rivalisent et dépassent même celles des eaux turquoise de la Guadeloupe, dans les Caraïbes. Un phénomène qui alerte les scientifiques et illustre de manière frappante les effets du changement climatique sur notre environnement.

Alors que la mer des Caraïbes affiche une température moyenne d’environ 28°C en cette saison, la Grande Bleue flirte avec des valeurs records pour la saison. Les relevés de surface au large de Sète pourraient atteindre, voire dépasser, les 28°C dans le courant de l’après-midi, une situation quasi-inédite pour une fin de mois de juin.

Relevés de température des bouées côtières – Lundi 30 juin 2025 (midi)

 

  • Bouée côtière de Sète : 27,6°C

  • Bouée au large de l’Espiguette : 28,7°C

Ces chiffres sont d’autant plus marquants lorsqu’on les compare aux normales de saison. Pour le département de l’Hérault, la température moyenne de l’eau à cette période est habituellement de 19,9°C. Les valeurs actuelles se situent donc plus de 6°C au-dessus de la norme, un écart considérable qui témoigne d’une canicule marine intense.

L’upwelling bientôt de retour ?

Cette situation de forte chaleur pourrait toutefois être brutalement interrompue par un phénomène météorologique bien connu dans la région : l’upwelling. L’arrivée d’une tramontane soutenue, prévue potentiellement pour la fin de semaine ou la semaine prochaine, pourrait changer la donne.

Ce vent de nord-ouest, en soufflant de la terre vers le large, pousse les eaux chaudes de surface et fait remonter les eaux plus froides des profondeurs. Ce brassage peut entraîner une chute spectaculaire de la température de la mer, de plusieurs degrés en quelques heures seulement. Un soulagement pour certains, mais aussi un choc thermique pour la vie marine et les baigneurs.

Une Méditerranée « hotspot » du réchauffement climatique

Au-delà de l’anecdote comparative avec les Caraïbes, cette surchauffe de la Méditerranée est un symptôme inquiétant d’une tendance de fond. Les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et d’autres institutions ont maintes fois souligné que le bassin méditerranéen se réchauffe 20% plus vite que la moyenne mondiale.

Les conséquences de ce réchauffement accéléré sont multiples :

  • Impact sur la biodiversité : Les canicules marines provoquent une mortalité massive de certaines espèces endémiques, comme les gorgones, et favorisent la prolifération d’espèces invasives venues de mers plus chaudes, qui bouleversent les écosystèmes.

  • Intensification des événements météorologiques : Une mer plus chaude signifie plus d’évaporation et donc plus d’énergie disponible dans l’atmosphère. Cela peut conduire à des épisodes de pluies intenses, des « épisodes cévenols » plus violents et plus fréquents à l’automne.

  • Élévation du niveau de la mer : Contribuant à l’élévation globale du niveau des océans, ce réchauffement menace directement les zones côtières du littoral languedocien.

Ce début d’été 2025 nous rappelle donc de manière concrète l’urgence d’agir contre le changement climatique. Si se baigner dans une eau à 28°C peut paraître agréable, les implications à long terme de ces anomalies de température sont, elles, bien moins réjouissantes.